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7 mars 2022

Éditer en toute indépendance avec «Le luxe de l’indépendance: réflexions sur le monde du livre»

Julien Lefort-Favreau, professeur de littérature française et d’études culturelles à l’Université Queen’s, cherche à clarifier la notion d’indépendance dans le monde du livre à travers Le luxe de l’indépendance, son dernier livre paru en 2021.

Julien Lefort-Favreau, professeur de littérature française et d’études culturelles à l’Université Queen’s, cherche à clarifier la notion d’indépendance dans le monde du livre à travers Le luxe de l’indépendance, son dernier livre paru en 2021 chez Lux Éditeur. Pour ce faire, il tente, dès le premier chapitre, de définir cette notion en présentant la multiplicité de définitions qu’elle peut avoir, sans toutefois la figer. Il montre aussi, dans le deuxième chapitre, l’ambivalence de ce terme en se penchant sur les discours des indépendants repérés dans la revue Matricule des anges et sur ceux des dirigeants d’Actes Sud, une maison d’édition française. Au troisième chapitre, il expose l’urgence de protéger les librairies indépendantes, ces constituantes essentielles de la chaîne du livre qui sont fragilisées par la spéculation immobilière.

Il affirme également que l’on doit défendre le livre face au capitalisme de surveillance. Il prend l’exemple d’Amazon qui collecte les données des individus au lieu de « diffuser la culture livresque ou de participer aux débats démocratiques ».

Dans le chapitre suivant, Lefort-Favreau se réfère aux livres des éditeurs André Schiffrin et Éric Hazan pour démontrer qu’il faut lutter « contre l’hégémonie qui fixe les idées, les valeurs et les discours » en étant indépendant dans les moyens de production des livres. Il s’interroge ensuite, dans le cinquième chapitre, sur l’indépendance esthétique, sur la question de la marginalité et sur celle de l’autonomie de l’art à l’aide de l’exemple de la maison d’édition P.O.L, située en France également.

Dans le dernier chapitre, l’auteur s’éloigne du territoire français pour décrire le marché éditorial québécois qui, quant à lui, n’est pas hégémonique. Il s’y attarde pour approcher, entre autres, les concepts de bibliodiversité, de mondialisation ainsi que les paradoxes qui traversent le milieu éditorial.

À travers cet essai militant et politique, Lefort-Favreau utilise ainsi la notion d’indépendance comme un outil servant à défendre « la diversité des publications et la liberté d’expression, entendue ici comme la possibilité de critiquer le monde dans des livres et de diffuser une multitude d’idées et d’œuvres ». Il dénonce l’effet qu’a le capitalisme sur la circulation des idées et met en lumière l’importance que les éditeur.ices et les libraires aient les moyens (surtout économiques) d’être indépendants. Il met également l’accent sur le fait que l’indépendance s’acquiert par la collaboration de « l’ensemble des intervenants du champ éditorial » et fait part de sa crainte que la culture soit « engloutie dans un vortex d’algorithmes ».

Irma Bouchard, La Fabrique du numérique, 7 mars 2022.

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