Une fois n’est pas coutume, commençons par une polémique qui nous vient du Québec. Chantal Guy est journaliste depuis 20 ans au quotidien québécois La Presse. En avril 2020, elle avait signé un article où elle proposait des recettes pour perfectionner « Trois classiques de la cuisine », dont un poulet rôti à la sauce brune, typique de ce côté-ci de l’Amérique du Nord. Mais Chantal Guy chronique aussi la vie littéraire. Le 4 mai dernier, elle a publié un texte critiquant avec malice – et plus ou moins bonne foi -, le dernier livre de son compatriote, Mathieu Bock-Côté, auteur de La Révolution racialiste et autres virus idéologiques, ouvrage dans lequel l’essayiste tacle avec verve les « wokes », les « intersectionnels », mais aussi les universités américaines, ces « asiles à ciel ouvert » défendant des thèses « décoloniales ». Le tout incarnerait selon Bock-Côté une nouvelle forme de racisme. Il y illustre son propos à grand renfort d’anecdotes – réelles et souvent inquiétantes -, des dérives à l’œuvre sur les campus états-uniens. Et explique à maintes reprises ce que tout ceci à d' »orwellien ». Dans son article « Mathieu Bock-Côté veut-il nous réveiller ? », Chantal Guy écrit avoir l’impression « qu’on noie ici des combats légitimes dans une liste de cas frappants enfilés à la chaîne, plus complexes qu’ils en ont l’air. D’avancer que les antiracistes sont en train de devenir des racistes, ou encore que la pensée anticoloniale est en train de coloniser les esprits, voilà ce que je trouve «orwellien». » Bim.

Bock-Côté a peu goûté l’article, et répondu dès le lendemain. En deux temps : d’abord sur son blog, hébergé sur le site du tabloïd le Journal de Montréal, où il se défend en expliquant que l’entretien qu’il a accordé à Guy a « pris la forme d’un procès », pourfend un texte « médiocre et déontologiquement irrecevable » et l’analyse « pyschologisante » de Guy. Puis, l’essayiste a répondu sur Qub radio, appartenant, comme le Journal de Montréal, au groupe de média et de télécommunications Québecor, où Bock-Côté a son rond de serviette. Il voit dans la chronique de Guy « un texte de positionnement moral ». « C’est la méthode habituelle qui consiste à dire qu’il n’y a que la gauche qui a le droit de critiquer la gauche », précise-t-il. Son hôte radiophonique, l’animateur conservateur Richard Martineau, conclut ainsi leur échange de 12 minutes, en pouffant de rire : « Si tu veux te réconcilier avec Chantal Guy, y a quelques temps dans La Presse, elle avait publié la recette de poulet à la sauce brune qui est très bon […] Excellente recette, je te l’enverrai. Elle est meilleure dans les recettes que pour les compte rendus de livres. » À défaut de parler de fond, on l’a rapidement atteint.

La France, nouvelle terre promise de son conservatisme

De l’autre côté de l’Atlantique, aucun défenseur de Bock-Côté ne s’est senti obligé de renvoyer une chroniqueuse critique à ses fourneaux : en France, l’essayiste a fait le tour des popotes sans accroc. Son livre est paru le 15 avril aux Presses de la cité : le jour même, il était chez Sonia Mabrouk à la matinale d’Europe 1, puis le 17 avril sur France Inter dans « Le grand face-à-face », le 19 avril sur LCI chez « 24h Pujadas », le 20 avril sur Sud Radio, le 21 chez Pascal Praud sur CNews, et le 23 dans le « 22h Max « de BFM TV, le 29 sur France 5 dans l’émission « C ce soir ». Bock-Côté a aussi eu le droit à une recension élogieuse de son livre chez Marianne, et chez France Culture de la part de Brice Couturier. Le Figaro, où l’essayiste est chroniqueur depuis 2014, a sorti l’artillerie lourde pour soutenir le fringant Québécois : une tribune hagiographique de Pascal Bruckner le 29 avril ; la parution des bonnes feuilles du livre dès le 9 avril, et la parution d’un grand entretien le même jour, aux côtés de Sonia Mabrouk qui, elle aussi, publiait un essai intitulé Insoumission française. Sans oublier évidemment les chroniques hebdomadaires de l’essayiste dans Le Figaro, où il commente l’actualité sociétale : ici, l’islamo-gauchisme ; là, la dernière polémique sur Evian pendant le ramadan ; ici encore l’importance de l’assimilation face à l’immigration ; là encore le danger que représentent les « antifas ».

En 2019, Bock-Côté dénonçait, dans un essai, L’Empire du politiquement correct. Il a visiblement trouvé dans les médias français un royaume du conservatisme. Fin avril, Bock-Côté posait pour Paris Match aux côtés de l’actrice et autrice Rachel Khan, qui s’est récemment imposée comme la nouvelle figure montante de « l’anti-racialisme » des plateaux. On y voit les deux essayistes, enroulés dans des couvertures bleues (nous n’avons pas compris la symbolique), se regarder comme s’ils avaient trouvé l’un en l’autre leur âme-sœur intellectuelle.

Bock-Côté vient donc alarmer la France sur ce qu’il présente comme un retour inquiétant de la « race » dans le débat public. Le retour en force de cette terminologie provient selon lui des sciences sociales américaines et des études « intersectionnelles », qui cherchent à analyser les oppressions subies par des groupes sociaux en se penchant sur l’association conjointe de plusieurs facteurs : la classe, le genre, la « race », etc (oubliant au passage que nombre des textes philosophiques qui fondent les débats sur les campus nord-américains sont français).

Ces concepts seraient exploités par une certaine partie de la gauche, les fameux « woke », des militants qui revendiquent un certain « éveil » face aux injustices sociales. Ce qui entraîne, selon lui, non seulement « une assignation identitaire » des individus, où la race serait devenue la seule clé de lecture de militants radicaux, mais aussi des « postures victimaires », où chacun peut se définir en fonction d’une oppression. Et tout ceci porterait atteinte à l’universalisme si caractéristique de la France. « La racialisation des rapports sociaux devient l’horizon indépassable du progrès démocratique dans la civilisation occidentale, écrit-il dans la Révolution racialiste. Au cœur de l’actualité éditoriale, les ouvrages à grand succès faisant le procès de son insensibilité raciale et lui intimant de reconnaître son privilège blanc se multiplient. Les militants racialistes veulent imposer leurs prémisses au cœur de l’espace public. »

De telle sorte que sous couvert d’antiracisme, ces « woke » seraient en fait des « racialistes ». Ce qui donne sur les plateaux, comme sur LCI au micro de David Pujadas, des propos du genre : « L’universalisme, c’est cette idée de ne pas tenir compte de la couleur dans l’organisation de la société.  On a cette espèce d’inversion orwellienne : le véritable racisme aujourd’hui, c’est de ne pas tenir compte de la couleur dans l’organisation de la société, et le véritable antiracisme consiste à fonder la société sur une sorte d’exacerbation de la conscience raciale. Ça pour moi c’est 1984, c’est orwellien […] Aujourd’hui pour se présenter dans l’espace public, il faut le faire en présentant ses papiers d’identité, en tant qu’homme, blanc, hétérosexuel, cisgenre, en tant que non binaire […] Autrement dit nous n’existons dans l’espace public qu’à travers ces cartes d’identité assignées par la fameuse sociologie de l’intersectionnalité. » Sur les autres plateaux, Bock-Côté y développe la même rengaine, comme le montre le montage suivant.

Il aime la France, et la France le lui rend bien

Militant depuis 20 ans pour l’indépendance du Québec, Bock-Côté est très attaché à l’identité francophone de sa province. Il adore la France, et visiblement, le sentiment est assez réciproque. D’autant que face au « mouvement woke » venu des États-Unis, la terre des Lumières lui apparaît comme un bastion de la résistance face au « totalitarisme » progressiste, dont le New York Times serait la nouvelle Pravda, comme il l’écrit dans son livre :  « La presse américaine présente une vision quasi concentrationnaire de la France. Ce pays excite le racialisme parce qu’il y résiste au nom de sa culture et des principes qui la traversent, ce qui ne veut pas dire que lui aussi ne soit pas travaillé par cette idéologie, qui y trouve quantité de relais. La France, dans cet imaginaire, devient en quelque sorte la nation contre-révolutionnaire par excellence. » Même chose à l’oral : sur LCI, Bock-Côté affirme que la France, « c’est la nation qui doit tomber pour que finalement le radicalisme accomplisse la révolution une foi pour toute. »

Voilà de quoi flatter l’égo hexagonal, comme l’analysait Chantal Guy dans sa chronique : « Ça fait quelques années que les médias français l’ont adopté, et je me demande si ce coup-ci, il ne les flatte pas dans le sens du poil en les désignant comme des « résistants » au « wokisme », ce mot récupéré et devenu un fourre-tout qui a remplacé l’expression « politiquement correct » ». De son côté, Maboula Soumahoro, maître de conférence en civilisation anglo-saxonne, qui a croisé Bock-Côté sur le plateau de « C ce soir », pense que le succès médiatique du Québécois repose en partie sur sa position intermédiaire entre France et États-Unis : « Peut-être que ça semble pertinent pour les médias de faire porter ce discours par quelqu’un qui ne vient pas de France, mais pas de n’importe où : du Québec. On voit que ce monsieur serait bien placé pour parler de l’états-unisation de la pensée, étant à la fois près des États-Unis et de la France », explique-t-elle à ASI.

Un animal médiatique qui divise

Pour les télés françaises, le propos de Bock-Côté met des mots sur le malaise face à la militance intersectionnelle. Il faut aussi lui reconnaître sa formidable capacité à capter un plateau. Mark Fortier, éditeur et ancien prof de sociologie, a écrit Mélancolies identitaires (Lux éditeur, 2019), dans lequel il chronique une année passée à lire tous les jours… les chroniques (québécoises) de Bock-Côté. Il a observé son compatriote durant sa récente promotion en France, et en propose une analyse à ASI :  « Il est très verbeux, avec une abondance de subordonnées relatives. C’est impressionnant, surtout quand on connaît les contraintes matérielles de la télévision dans le partage de temps de parole. Il fait des phrases, on dirait un traité de sociologie allemande. […] Il donne un bon spectacle. Il est caricatural mais en même temps très sérieux. » Soumahoro complète auprès d’ASI : « Je le considère comme une machine : il dit à chaque fois exactement la même chose au mot près. Dans les interviews que j’ai pu voir ou lire de lui, il n’y a pas de spontanéité. Il me semble très préparé, avec les mêmes blagues, les mêmes expressions. »

En France, il serait hasardeux de dire que Bock-Côté plaît à tout le monde. Il trouve parfois quelques adversaires sur les plateaux : Soumahoro et le sociologue Eric Fassin à « C ce soir », Rokhaya Diallo chez Pujadas, ou même Ali Baddou, qui rappelle à l’essayiste que « les mots ont un sens », quand celui-ci parle de « totalitarisme » pour évoquer le « wokisme ». Mais au Québec, Bock-Côté est une figure médiatique encore plus clivante, classée du côté des conservateurs. « Mathieu est une vedette au Québec, mais ce n’est pas le même spectre politique ni la même tradition de débat, explique à ASI Jacques Beauchemin, son ancien directeur de thèse à l’Université du Québec à Montréal. Chez nous, il apparaît comme un nationaliste conservateur, avec une vision de la nation par un prisme identitaire et culturel : il y a des Québécois qui le suivent complètement, dont les francophones constitueraient le cœur.  Et il y a une composante plus importante qui le pointe du doigt. […] On le fait passer pour un ennemi de l’immigration, un xénophobe… C’est un peu un exutoire au Québec : on lui tape sur la tête pour faire valoir un idéal multiculturel. »

Auto-Entrepreneur de lui-même

Au Québec, « MBC » est un commentateur omniprésent : dans le Journal de Montréal (JDM), il chronique quatre fois par semaine l’actualité québécoise ; chez Qub radio, il a le droit à un échange quotidien de 12 minutes avec le présentateur Richard Martineau pour décrypter les nouvelles du jour ; il anime également pour la station un podcast intitulé « Les idées mènent le monde » où il décrypte des enjeux de société avec des intellectuels.

Dans son livre, Fortier écrit que MBC est devenu « l’intellectuel organique » de Québécor, maison-mère de Qub Radio et du JDM. Bock-Côté apparaît moins comme un intellectuel qu’un « auto-entrepreneur médiatique » « dont « le fond de commerce est sa personnalité », pour Mark Fortier : « Il est devenu une des figures de marque d’un empire médiatique, qui offre aussi des services de téléphonie et de télécommunication. Il est dans leur journal, dans leur radio. Il y joue du clairon, de la flûte, et du tambour en même temps. » Ce qui lui permet de pouvoir jouir de logiques d’auto-promotion « impressionnantes et presque indécentes », complète Fortier.

Pour trouver le point de départ du « moment » Bock-Côté au Québec, il faut remonter à 2007 : l’essayiste publie son premier essai, La Dénationalisation tranquille, dans lequel il analyse de façon franche l’étiolement des forces souverainistes depuis le référendum (qui s’est soldé par un « non ») pour l’indépendance du Québec en 1995. La sortie du livre coïncide avec le pire score réalisé par le Parti québécois, défenseur de la souveraineté du Québec, et les analyses de MBC commencent à intéresser les médias. Quand il publie son second essai en 2012, Fin de cycle, il est déjà chroniqueur au Journal de Montréal, et entame son ascension médiatique, en se plaignant déjà des mêmes choses : « Toute cette attention vient contredire une affirmation de l’auteur selon laquelle «le barrage que représentent les élites médiatiques, technocratiques et intellectuelles» empêcherait les essayistes comme Bock-Côté de s’exprimer, voire d’être victimes d’ostracisme sous la forme d’une accusation de populisme », écrivait en 2012 l’universitaire québécois Frédéric Boily. Déjà, MBC faisait montre de son amour si particulier pour la polémique : « Il est vrai que ses propos suscitent la controverse, écrit Boily ; les formules à l’emporte-pièce dont il a le secret tout comme certains raccourcis dans le propos sont de nature à provoquer de vives réactions et à donner un effet d’obstruction. »

L’autre branche de l’américanisation

MBC n’a de cesse de dénoncer « l’américanisation » des pensées et des discours, sur fond de progressisme pernicieux. Pourtant, lui aussi incarne un versant de cette « états-unisation » : celui des éditorialistes-chroniqueurs conservateurs, courant à perdre haleine les plateaux des chaînes d’infos et les colonnes des journaux, paniquant face aux « dérives » du progressisme – tout en pointant du doigt lui-même « la panique morale » des progressistes. « Tout son discours est américain, observe Fortier. Il s’inscrit dans le pôle des conservateurs américains qui s’insurgent contre le pôle des anti-racistes. Il est le vecteur de cette américanisation, au moins autant que les gens qu’il critique. » Sur le fond donc, MBC est américain, comme le souligne Fortier dans ses Mélancolies identitaires  : « MBC peut bien se targuer de son romantisme à la française, on retrouve dans ses obsessions les signes d’un conservatisme libéral typiquement anglo-saxon, modérément démocrate, farouchement loyal à la propriété et à la grandeur de la nation, et universellement méfiant de toutes les médiations sociales du politique. Que la droite en France l’accueille aujourd’hui à bras ouverts ne fait que souligner l’aspect transatlantique du nouveau nom que s’est donné cette famille sur la scène politique : les Républicains. »

Ce qui caractérise également MBC, c’est cette faculté de dire que le politiquement correct a envahi l’espace public… tout en refusant de voir que ses propres discours pullulent. Le tout dans une salve de commentaires permanents, qui crée ses propres polémiques. Et donc sa propre actualité. Dans Mélancolies identitaires, Fortier s’interroge sur « l’invasion de l’espace public par des personnalités qui doivent plus à leur renommée qu’à leur talent, et dont la fonction sociale consiste pour l’essentiel à produire du commentaire, puis à commenter les commentaires produits ailleurs sur leurs commentaires, à tel point qu’on finit par croire que ces discours n’ont pour finalité que d’engendrer d’autres discours. »

Un sociologue sans sociologie

Sur tous les plateaux sans exception, MBC est présenté comme sociologue. De quoi donner de la légitimité à cet homme qui n’a de cesse de taper sur les sciences sociales : s’il les critique, pour sûr, c’est qu’il doit bien les connaître. Sauf que Mathieu Bock-Côté n’a, depuis sa thèse de 2013, pas publié un seul travail de recherche d’envergure dans le domaine.  Ses publications dans des revues à comité de lecture tiennent davantage des sciences et de l’histoire politiques que de la sociologie – même dans une acception très large. Et c’était déjà le cas de sa thèse de doctorat : « C’est une thèse écrite sur le ton de l’essai. Son intention rapproche son travail de l’essai, de la volonté de prendre une position qui déborde les cadres académiques de la sociologie », soulève Jacques Beauchemin, son directeur de thèse. Fortier, lui, est moins conciliant. Si pour lui, sa thèse est sans doute le travail le plus convaincant de MBC, pour le reste, l’essayiste n’est pas à la hauteur de la charge symbolique que lui octroie son diplôme : « Même s’il a la prétention d’être un intellectuel de haut niveau, c’est un pamphlétaire. Ce n’est pas une honte, mais c’est une façon de voir son inconstance conceptuelle. »

Quand on lit La révolution racialiste – ce qu’ASI a fait assidûment -, on peine à voir chez MBC une architecture intellectuelle qui soit le fruit d’un long travail de pensée et de recherche. « Le point de départ de ma critique, c’est qu’il fait une sociologie sans société, explique Fortier. Il y a une invocation permanente du monde réel dans ses textes, mais on ne sait pas ce qu’est son monde réel. Il a des discours branchés sur d’autres discours. Il relance des chaînes de communication préfabriquées comme un boxeur qui a préparé ses enchaînements, des discours qu’il répète sans cesse depuis dix ans. »

Pour Soumahoro, c’est carrément sa thèse principale – les antiracistes sont les nouveaux racistes –  qui est malhonnête : « Il y a un problème historique : parler de racialisme pour désigner les antiracistes, c’est du négationnisme. Le radicalisme a une histoire précise. » Chose étonnante pour un intellectuel : des concepts de base comme « universalisme » et « racialisme », sont à peine discutés dans son livre. Aucune généalogie n’en est faite. Il met aussi sur le même plan une agrégation d’anecdotes des dérives du « wokisme », avec des discriminations racistes qui font système à grande échelle : « Quand on parle de problèmes raciaux, on parle de droit à la vie, de discriminations, de problèmes d’accès au logement, à l’emploi. Ce ne sont pas des histoires de vexation. Là, on met sur le même plan des histoires qui n’ont pas la même importance. C’est trop facile de traiter les choses comme ça », lance Soumahoro. « Le problème, c’est que dénoncer le fait que des gens voient du racisme là où il y en a pas, c’est aussi une façon de ne pas voir le racisme là où il est », conclut Fortier. Enfin, MBC tient à dénoncer l’instrumentalisation des concepts de l’intersectionnalité qui, sous couvert de science, servent selon lui aux militants « racialistes » pour gagner en légitimité. Être militant sous couvert de scientificité… c’est exactement la critique qu’on lui fait au Québec, lui qui a brigué – sans succès -, la présidence des Jeunes du Parti québécois en 2000. « Il s’est livré à la militance très tôt. […] Au Québec, un professeur, qui est aussi militant, on le lui reproche, regrette Jacques Beauchemin. Ça a tendance à toujours déligitimer un propos. Comme si ça venait pervertir la pureté des idées. Moi aussi on me l’a beaucoup reproché. Et Mathieu en a beaucoup souffert. » Il pourra toujours se réconforter avec les recettes de Chantal Guy.

« Contacté via son attachée de presse aux éditions de la Cité, Mathieu Bock-Côté, de retour au Québec après son passage en France, n’a pu nous accorder d’entretien, trop «pris par la promotion de son livre». »

Maurice Midena, Arrêt sur images, 13 mai 2021

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