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24 mai 2021

3 essais littéraires qui nous invitent à repenser notre époque

Ce mois-ci, je vous présente trois essais littéraires qui nous invitent à aborder notre époque sous un tout nouvel angle. Ainsi, par la découverte de trois perspectives, vous apprivoiserez trois plumes différentes, tantôt poétiques, tantôt lapidaires et tantôt humoristiques. Qu’ont-elles en commun, vous demandez-vous? Elles constituent un signal d’alarme. En effet, ces trois œuvres nous convient à l’immobilité, le temps de faire le point sur le monde et de nous attarder sur les défis qui compromettent notre humanité.

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«Camarade, ferme ton poste» de Bernard Émond · Lux Éditeur 

Camarade, ferme ton poste est un essai qui ne ménage pas la nostalgie et le découragement vis-à-vis du «monde comme il va». Mais attention! La nostalgie de l’auteur n’enjoint point à la réhabilitation du passé ni à son retour complet. Il traduit plutôt un manque: «Il me semble parfois que nous sommes nostalgiques de choses que nous n’avons pas vécues»

À travers ces essais préalablement publiés dans différents contextes (colloques, conférences, revues…), on y retrouve l’idée de responsabilité, du «sens de la dette» que nous aurions perdu. Bernard Émond déplore la disparition progressive (et terriblement rapide) du sens commun et de l’héritage. En somme, il s’inquiète de cet oubli collectif au profit d’une liberté dérisoire: «Nous sommes libres, mais pour quoi faire ? […] Nous sommes libres pour rien: il nous faut réapprendre à être libres pour quelque chose […]: des principes, des valeurs auxquelles nous obéirons librement…»

En somme, l’auteur nous invite à reconsidérer notre rapport au passé, à prendre conscience que «quelque chose nous a fait»: «Nous sommes le produit d’une histoire, d’une langue, d’une culture […]. L’oubli n’abolit pas le passé et l’Histoire continue son travail souterrain.»

Je recommande ce livre à qui se sent nostalgique d’un monde qu’il n’a pas connu, à qui se sent impuissant, mais surtout, à qui voit le monde comme il va de soi…

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En somme, ces trois œuvres essayistiques nous invitent à changer de perchoir afin d’observer notre monde avec les yeux et l’esprit plus disponibles. Pour reprendre les mots de Bernard Émond, «[formons] d’abord des lecteurs, des spectateurs, des auditeurs […], des gens qui seront sensibles à la beauté du monde […] et qui à cause de cela voudront la défendre». Car enfin, cela pourrait constituer un remède au cynisme ambiant?

Clara Mercier, La Bible urbaine, 24 mai 2021

Lisez l’original ici.

 

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